Vie et mort en Méditerranée: la frontière de l’eau

Depuis bientôt une décennie, les images de bateaux pneumatiques à la dérive, de gilets de sauvetage abandonnés, de missions de sauvetages en pleine mer et de corps sans vies échoués sur les plages sont devenues les représentations les plus marquantes de la migration vers l’Europe. La mer est aujourd’hui une composante centrale de ce que les médias appellent la crise des migrants. La mer Méditerranée en particulier est devenue le lieu emblématique de cette crise. Elle est à la fois un lieu de passage risqué pour les migrants et une nouvelle frontière pour la politique migratoire européenne. Si l’on en croit les slogans des campagnes électorales, les commentaires à l’issue des sommets européens, les articles de presse et les prises de parole des organisations humanitaires, c’est dans ces eaux que semble se jouer le destin de l’Europe.
Mais comment la Méditerranée est-elle devenue ce lieu de tous les possibles et de tous les dangers? Comment en est-elle venue à marquer la nouvelle frontière de l’Europe, alors qu’elle a été le centre d’un monde à l’époque romaine, un lieu d’échange au cours du XVIe siècle comme l’a décrit Fernand Braudel, et un trait d’union entre les métropoles et leurs empires pendant l’ère coloniale? Pourquoi meurt-on aujourd’hui en Méditerranée?
Cette table ronde vise à donner une profondeur historique à un sujet qui reste trop souvent prisonnier des discours médiatiques et politiques.

Séance de signatures: Uni Dufour, Rez
Mathieu Grenet, samedi 30 mars, 12h30